ASTHME
Causes (facteurs étiologiques)
L'asthme étant un syndrome multifactoriel, le diagnostic évolue en deux étapes : déceler d'abord tel ou tel facteur chez un malade, évaluer ensuite son poids de responsabilité dans la genèse et l'évolution de cet asthme (déclenchement de crise récente qui conditionne le contrôle ou non de l'asthme, évaluation globale de la sévérité sur une période plus longue), étant précisé que le « poids » de tel ou tel facteur peut évoluer au cours du temps.
Les facteurs immuno-allergiques
L' atopie est, comme on l'a vu, l'aptitude qu'a un organisme à se sensibiliser à un allergène de l'environnement, ce qui signe la présence chez le sujet de lymphocytes producteurs de l'IgE qui reconnaît cet allergène. Cela se manifeste par un test cutané positif à un de ces allergènes, mais n'indique pas qu'il y a des symptômes, en particulier pour ce qui nous intéresse ici, de la rhinite ou de l'asthme. L'allergie, au sens littéral du terme, est la capacité d'un organisme à réagir d'une façon différente à un second contact avec un allergène. Cette réaction différente se manifeste par des symptômes de rhinite ou d'asthme. L'art médical consistera donc à mettre en relation, par l'interrogatoire, une exposition à tel ou tel allergène et la survenue d'un symptôme, d'une part, l'amélioration plus ou moins rapide de ce même symptôme, d'autre part, quand l'allergène n'est plus présent.
Les allergènes du système respiratoire
Les pneumallergènes sont les allergènes de l'air ambiant entraînant une réponse allergique du système respiratoire.
– Les allergènes polliniques sont anémophiles (transportés par le vent) ou, beaucoup plus rarement, entomophiles (c'est-à-dire véhiculés par les insectes). Les pollens les plus allergisants sont les pollens de graminées (expliquant l'allergie typiquement saisonnière du rhume des foins), mais un malade polysensibilisé aux pollens peut avoir des symptômes tout au long de l'année, depuis l'hiver (cyprès) jusqu'à l'extrême fin de l'été (pariétaire), avec un effet de « priming », signifiant que la quantité d'allergène causant les premiers troubles de la saison est moindre après l'exposition antérieure à un allergène. Des cartes de la distribution et de la quantité des principaux pollens sont diffusées régulièrement en ligne et les risques affichés quotidiennement dans certaines villes.
– Les acariens pyroglyphides (Dermatophagoïdes pteronyssimus et farinae, Euroglyphus manei) constituent l'allergène majeur de la poussière de maison. Ils se nourrissent de squames humains particulièrement abondants dans les matelas, les oreillers et les moquettes. Une concentration en débris d'acariens supérieure à 10 μg/g de poussière est le seuil au-delà duquel le risque de sensibilisation est considéré comme important. Ils sont absents au-delà de 1 500 à 2 000 mètres d'altitude.
– Divers arthropodes, notamment les blattes, peuvent être responsables d'asthme dans certaines régions chaudes et humides.
– Les protéines animales, provenant de la peau, des phanères, de la salive ou de l'urine d'animaux (domestiques, d'expérience ou de loisirs), sont des allergènes majeurs. Les animaux le plus souvent responsables sont le chat, le cheval, le chien, les animaux de laboratoire (cobaye, hamster, rat, souris).
– Les moisissures et levures atmosphériques (Alternaria, Stemphylium, Aspergillus) constituent une importante source d'allergènes dont la concentration est augmentée par temps humide et chaud.
Les « allergènes » professionnels inhalés dans l'exercice de la profession (farine de blé, de loin la cause la plus fréquente des asthmes professionnels[...]
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Écrit par
- Philippe GODARD : professeur des Universités, praticien hospitalier
- François-Bernard MICHEL : docteur en médecine, chef du service des maladies respiratoires, CHU Arnaud-de-Villeneuve (Montpellier-I)
Classification
Pour citer cet article
Philippe GODARD, François-Bernard MICHEL, « ASTHME », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

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Pendant les crises d'asthme, une constriction des muscles des bronches réduit le diamètre de ces dernières. Cela est accentué pendant l'expiration qui devient longue et difficile. Le syndrome obstructif n'existe pas nécessairement dans l'intervalle des crises.
Voir aussi
- SYMPATHOMIMÉTIQUES
- MÉDECINE DU TRAVAIL
- TERRAIN, médecine
- ALLERGÈNE
- PROFESSIONNELLES MALADIES
- ATOPIE
- CORTICOÏDES ou CORTICOSTÉROÏDES
- INFECTION
- VIROLOGIE MÉDICALE
- POUSSIÈRES
- PNEUMOLOGIE
- EXPIRATION
- BRONCHE
- BRONCHOPATHIE
- FACTEUR DE RISQUE, épidémiologie
- VOLUME EXPIRATOIRE MAXIMUM SECONDE
- OBSTRUCTIF SYNDROME, pneumologie
- RESPIRATOIRE PATHOLOGIE
- DYSPNÉE
- MASTOCYTE
- EXPLORATION FONCTIONNELLE
- CORTICOTHÉRAPIE
- BRONCHODILATATEURS
- TABAGISME
- IgE
- PRÉDISPOSITION GÉNÉTIQUE ou SUSCEPTIBILITÉ GÉNÉTIQUE AUX MALADIES
- POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE ou POLLUTION DE L'AIR