ARABIE SAOUDITE
Nom officiel |
Royaume d'Arabie Saoudite (SA) |
Chef de l'État et du gouvernement |
Le roi Salman ben Abdelaziz al-Saoud (depuis le 23 janvier 2015) |
Capitale |
Riyad |
Langue officielle |
Arabe |
Unité monétaire |
Rial saoudien (SAR) |
Population (estim.) | 35 841 000 (2021) |
Superficie | 2 149 690 km² |
La politique extérieure

Franklin D. Roosevelt et le roi Ibn Saoud d'Arabie Saoudite, 1945
Fox Photos/ Getty Images
Franklin D. Roosevelt et le roi Ibn Saoud d'Arabie Saoudite, 1945
Entrevue entre Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis, et le roi d'Arabie Saoudite, Abdel…
Fox Photos/ Getty Images
Le royaume s'est progressivement intégré dans le réseau de solidarités, de rivalités et de conflits qui traversent la région. Il s'agissait dans un premier temps de s'affirmer et de survivre. Tel était l'objectif du fondateur, qui, ayant reconquis les territoires qui avaient appartenu, même pour une brève période, à ses ancêtres, s'est cantonné dans une politique de préservation de l'acquis. C'est ainsi que, lorsque ses troupes défont celles de l'imam du Yémen en 1934, il a hâte de conclure un traité de paix territorialement avantageux plutôt que de tenter d'annexer ce pays. Il se laisse ensuite influencer par Londres pour reconnaître la souveraineté de la Jordanie sur le port d'‘Aqaba. Il prend cependant quelques décisions aux conséquences alors incalculables : celle de signer un accord pour la prospection du pétrole, celle de rencontrer le président Roosevelt et de sceller une amitié solide avec les États-Unis, celle aussi de participer à la fondation de la Ligue arabe. Mais le royaume attendra jusqu'aux années 1950 pour se doter d'un ministère des Affaires étrangères et pour ouvrir des ambassades à l'étranger.
Les successeurs du roi ‘Abd al-‘Aziz ne remettront pas en cause ces orientations. Jusqu'à la fin des années 1950, une ligne de base de la diplomatie régionale consiste à bloquer les projets unionistes des Hachémites, qui, chassés du Hijaz par les Saoud, s'étaient installés sur les trônes d'Irak et de Jordanie. Un conflit vieux de deux siècles entre les deux dynasties était envenimé par des incidents sur des frontières non délimitées et par la compétition pour l'influence dans l'Orient arabe. Mais la vieille animosité saoudo-hachémite va s'estomper face au danger menaçant les deux dynasties, celui du courant nationaliste arabe et socialiste représenté par le nassérisme ou le Ba‘th, qui, en 1958, réussit à abattre la monarchie irakienne.
Ce courant trouve des échos dans le royaume même, voire auprès de certains membres de la famille royale qui se constituent en « princes libres », ou de certains officiers de l'armée qui fuient vers l'Égypte et tenteront même, en 1969, un coup de force. Le régime est accusé par ses détracteurs d'être lié aux États-Unis à travers la doctrine Eisenhower, dont le roi Saoud s'était fait le héraut, ou à travers les cartels pétroliers. Le royaume prend naturellement le parti de la restauration monarchiste au Yémen à la suite du coup d'État des républicains qui y prennent le pouvoir en 1962. Mais si Riyad finit par céder sur la nature du régime, elle obtient le retrait des forces égyptiennes qui étaient venues soutenir les républicains yéménites et continue de peser sur la politique yéménite en finançant et en armant des tribus opposées au pouvoir central.
Les échecs de l'Égypte nassérienne (rupture de l'union syro-égyptienne en 1961, échec de la campagne militaire au Yémen, défaite de 1967 contre Israël) permettent à l'Arabie Saoudite, conduite par le roi Fayçal, d'améliorer sa position régionale. D'un pays sur la défensive, le royaume se mue progressivement en gardien de la solidarité arabe, modérateur des plus extrémistes et médiateur entre les Arabes et l'Occident. C'est à Riyad que le sommet mettant fin à la première phase du conflit libanais se réunit, c'est l'Arabie Saoudite qui joue les bons offices entre la Syrie et l'Irak en conflit à propos des eaux de l'Euphrate en 1979, c'est elle encore qui soutient la Somalie et organise l'aide arabe à son profit dans la guerre de l'Ogaden, c'est aussi Riyad qui tente de réconcilier Alger et Rabat ou qui seconde les États-Unis pour mettre fin à la crise des missiles syriens au Liban au printemps[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Ghassan SALAMÉ : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut d'études politiques de Paris
Classification
Pour citer cet article
Philippe DROZ-VINCENT, Ghassan SALAMÉ, « ARABIE SAOUDITE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Arabie Saoudite : carte physique
Encyclopædia Universalis France
Arabie Saoudite : carte physique
Carte physique de l'Arabie Saoudite.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
-
ARABIE SAOUDITE, chronologie contemporaine
- Écrit par Encyclopædia Universalis
-
ABDALLAH IBN ‘ABD AL-‘AZĪZ (1923 ou 1924-2015) roi d'Arabie Saoudite (2005-2015)
- Écrit par Philippe DROZ-VINCENT
- 8 742 mots
Roi d’Arabie Saoudite de 2005 à 2015.
Le 1er août 2005, le prince Abdallah ibn Abd al-Aziz ibn Abd al-Rahman al-Saoud devient roi d'Arabie Saoudite, après le décès de son demi-frère, le roi Fahd. Né en 1923 ou 1924 selon les sources, il est l'un des fils du roi Abd al-Aziz ibn[...]
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ARABIE
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[...]tard, le 29 janvier 1927, était constitué officiellement le « royaume du Hedjaz, du Nedjd et de ses dépendances ». En 1932, ce royaume devint le royaume d' Arabie Saoudite dont les frontières avec le Yémen furent délimitées à la suite d'une guerre menée contre l'imām Yahyā en 1934, la région de Nadjrān revenant[...] -
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[...]importante, longue de 50 kilomètres et large de 20 kilomètres entre ses points extrêmes, porte le nom de Bahreïn. Cette île est depuis 1986 reliée à l' Arabie Saoudite par un pont-digue, baptisé le « pont du roi Fahd ». Long de 25 kilomètres et portant une autoroute à quatre voies, ce pont entièrement[...] - Afficher les 47 références
Voir aussi
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- ḤĀDJDJ
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