ARABIE SAOUDITE

Nom officiel

Royaume d'Arabie Saoudite (SA)

Chef de l'État et du gouvernement

Le roi Salman ben Abdelaziz al-Saoud (depuis le 23 janvier 2015). Premier ministre : Mohammed ben Salman (depuis le 27 septembre 2022)

Capitale

Riyad

Langue officielle

Arabe

Unité monétaire

Rial saoudien (SAR)

Population (estim.) 32 375 000 (2023)
Superficie 2 149 690 km²

Histoire contemporaine : stabilité autoritaire, défis internes, régionaux et internationaux

Le royaume saoudien affiche une image de stabilité, de continuité et de grande adaptabilité. Mais la longévité indéniable du pouvoir des Saoud ne saurait masquer les défis de tous ordres – depuis des contestations très politiques jusqu’à des formes plus sociales, sans compter les défis économiques pour cet État très riche – que le royaume doit affronter. Ceux-ci se manifestent sous la forme de chocs réguliers qui heurtent de front le royaume depuis sa création : le panarabisme nassérien, la contestation des courants de gauche, la révolution islamique d’Iran, la guerre du Golfe, la montée des courants islamistes saoudiens, le 11 septembre 2001, Al-Qaida, les printemps arabes, les nombreux chocs réguliers sur les prix du pétrole et donc les finances du pays…

Le gouvernement

Le royaume n'a officiellement pas de Constitution écrite ; ses dirigeants disent s'inspirer du Coran et de la sunna (orthodoxie islamique) pour gouverner. Au niveau formel, le royaume est néanmoins organisé en une monarchie où le roi dispose de pouvoirs très larges, en l'absence de toute assemblée élue, de partis politiques organisés ou de syndicats. Ce monarchisme tient des pouvoirs étendus du chef tribal et surtout de l'exemple d’Abd al-Aziz, qui a dirigé d'une manière très autoritaire, pratiquement autocratique, un royaume qu'il avait su faire renaître de ses cendres (1932-1953).

Le pouvoir familial des Saoud et ses alliances

Cette structure monarchique se mue en une organisation du pouvoir bien plus complexe, traduite par la persistance de l'influence des tenants de la Doctrine (à commencer par Ahl Ach-Chaikh, la descendance d’Abd al-Wahhab), par l'influence incontournable des chefs de tribus ralliées et, surtout, par la montée en puissance des fils les plus influents du fondateur. Abd al-Aziz a pris plusieurs femmes, les stratégies matrimoniales représentant aussi des alliances politiques ; la plus connue est Hassa Bint al-Soudayri, mère de Fahd, Sultan, Nayif, Turki... Si, sous l'autorité charismatique et quasi absolue d’Abd al-Aziz, la question du partage du pouvoir était impensable, tel n'est plus le cas après sa disparition. Le pouvoir connaît donc une diffusion progressive, partiellement prévue par le fondateur lui-même, qui instaure un Conseil des ministres quelques semaines avant sa mort, comme pour signifier son souci de ne pas léguer l'ensemble de ses prérogatives à un seul de ses fils aux dépens de tous les autres. La construction des institutions de l'État saoudien, qui s'accélère par la suite, va de pair avec l'association au pouvoir, selon leur degré d'importance, des (treize) branches différentes de la famille.

Le fait d'avoir ignoré cette invitation à partager le pouvoir avec ses frères sera l'une des raisons de la révolte des princes les plus influents contre le roi Saoud (1953-1964), qui s'était arrogé le pouvoir quasi absolu de son père, avait nommé un gouvernement de roturiers et agissait comme si sa liste civile se confondait entièrement avec le budget de l'État. Ce comportement va lui aliéner les autres membres de la famille et aboutir en 1964 à sa destitution par la famille et ses alliés principaux au profit de son frère et Premier ministre, le roi Fayçal (1964-1975). Celui-ci, de tempérament plus austère, prendra bien soin d'associer nombre de ses frères au gouvernement du pays. Il mourra néanmoins sous les balles de l'un de ses neveux, le 28 mars 1975. Mais les promesses de Fayçal d'instituer une loi fondamentale, prononcées au moment où le pays était sur la défensive face à la vague nationaliste arabe des années 1960, restent lettre morte. S'il introduit progressivement nombre de princes dans les arcanes du pouvoir, s'il institue à leur profit[...]

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Écrit par

  • Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
  • Ghassan SALAMÉ : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut d'études politiques de Paris
  • Universalis

Classification

Pour citer cet article

Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ, « ARABIE SAOUDITE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

Arabie Saoudite : carte physique

Arabie Saoudite : carte physique

Arabie Saoudite : carte physique

Carte physique de l'Arabie Saoudite.

Arabie Saoudite : drapeau

Arabie Saoudite : drapeau

Arabie Saoudite : drapeau

Arabie Saoudite (1973). La devise centrale – sur champ vert, couleur traditionnelle de la dynastie…

La Mecque (Arabie Saoudite)

La Mecque (Arabie Saoudite)

La Mecque (Arabie Saoudite)

Grande Mosquée de La Mecque (Haram). En arrière-plan, la Ka'ba, construite selon la tradition sur…

Autres références

  • ARABIE SAOUDITE, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • ABDALLAH IBN ‘ABD AL-‘AZĪZ (1923 ou 1924-2015) roi d'Arabie Saoudite (2005-2015)

    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT
    • 1 400 mots

    Roi d’Arabie Saoudite de 2005 à 2015.

    Le 1er août 2005, le prince Abdallah ibn Abd al-Aziz ibn Abd al-Rahman al-Saoud devient roi d'Arabie Saoudite, après le décès de son demi-frère, le roi Fahd. Né en 1923 ou 1924 selon les sources, il est l'un des fils du roi Abd al-Aziz ibn...

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  • BAHREÏN

    • Écrit par André BOURGEY, Universalis, Laurence LOUËR
    • 4 309 mots
    • 4 médias
    ...importante, longue de 50 kilomètres et large de 20 kilomètres entre ses points extrêmes, porte le nom de Bahreïn. Cette île est depuis 1986 reliée à l' Arabie Saoudite par un pont-digue, baptisé le « pont du roi Fahd ». Long de 25 kilomètres et portant une autoroute à quatre voies, ce pont entièrement...
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Voir aussi