AMÉRIQUE (Structure et milieu)Biogéographie
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Les principaux biomes
Toundra
Le mot toundra, d'origine finnoise, désigne les terres ingrates de l'extrême Nord, caractérisées spécialement par le sous-sol gelé en permanence, ou permafrost. Malgré le peu de précipitations, l'évaporation étant faible, de nombreux marécages apparaissent en été. Cette zone recouvre une grande partie de l'Alaska et du Canada, les îles de l'océan Arctique et les parties côtières du Groenland libres de glaces.
La végétation est formée de mousses, de lichens, de linaigrettes, de graminées, de joncs, de plantes herbacées basses ainsi que de buissons. Les débris végétaux, peu décomposés en raison des basses températures, s'accumulent en un matelas épais et spongieux à la surface du sol.
Il y a peu d'espèces animales et végétales, mais les représentants de chacune d'elles sont très abondants : les essaims de moustiques qui naissent pendant l'été sont célèbres. Le bœuf musqué, autrefois commun, actuellement confiné dans certaines localités du Groenland et du Canada, et quelques petits mammifères, comme les lemmings, y vivent toute l'année. D'autres, comme le caribou et le renne, trouvent refuge en hiver dans la forêt de conifères plus au sud.
Lièvre arctique (Lepus arcticus), vivant dans le nord du Canada et au Groenland.
Crédits : Wayne R Bilenduke/ The Image Bank/ Getty Images
Le caribou (Rangifer tarandus), hôte typique des forêts boréales d'Amérique.
Crédits : Kim Heacox/ The Image Bank/ Getty Images
Forêt de conifères enneigée en Colombie-Britannique, Canada.
Crédits : Marko Radovanovic / Aurora Photos/ Getty Images
Parmi les végétaux, le lichen des rennes (du genre Cladonia) est caractéristique. Certains Polytrichum et Sphagnum, des Carex, des Eriophorum, un Poa (herbe bleue) sont également trés répandus. On trouve encore des plantes aux fleurs plus colorées appartenant aux genres Ranunculus, Pedicularis, Saxifraga, Polemonium, Erigeron, Silene. Cette végétation est essentiellement pérennante, et son réveil printanier se produit à partir de souches. Son développement rapide en une soixantaine de jours s'explique par l'ensoleillement prolongé, bien que la moyenne mensuelle de température dépasse rarement 10 0C.
En Amérique du Sud, il n'existe pas de biomes correspondants, car l'extrémité du continent n'atteint pas le cercle antarctique.
Taïga
La grande forêt de conifères ou taïga s'étend du sud de l'Alaska et du Canada jusqu'au littoral nord-occidental des États-Unis. Les arbres sont surtout des sempervirents, épicéas et pins. Saules et bouleaux croissent au bord des eaux, et des peupliers caractérisent en général les zones brûlées.
Vers la toundra, les arbres deviennent chétifs, alors qu'au sud, la taïga se mêle à la forêt caducifoliée. Les peuplements d'épicéas et de sapins à sous-étage arbustif ou herbacé pauvre sont les plus abondants. On compte un grand nombre de mammifères, d'oiseaux et d'insectes dans tout ce biome, mais la vie animale devient plus variée sur la frange sud, de climat moins rigoureux. Certains oiseaux sont sédentaires, comme le lagopède (Lagopus mutus), le beccroisé (Loxia), friand des graines de conifères, quelques rapaces prédateurs (hiboux, faucons). Ils sont très voisins de leurs homologues de l'Ancien Monde. Au contraire, les nombreux migrateurs qui profitent de l'abondance des insectes en été appartiennent en général à des groupes très différents : les Parulidés, passereaux typiques du Nouveau Monde, tiennent la place des Sylviidés (fauvettes) de l'Ancien Monde.
Forêts tempérées caducifoliées
Vers le sud, les différences faunistiques et floristiques avec l'Ancien Monde s'accentuent. Les vestiges des forêts à feuilles caduques qui couvraient autrefois l'est des États-Unis, l'Europe et la Chine orientale, présentent une grande similitude dans ces trois régions, mais arbres et arbustes, mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes sont presque toujours d'espèces et surtout de genres différents. Cette contrée jadis forestière, maintenant cœur des civilisations très évoluées, conserve peu de chose de la nature originelle.
La diversité, aux moyennes latitudes, est ou fut extraordinaire en fonction des climats (pluviosité surtout) et des sols. Les précipitations très fortes de la région du Puget Sound ont favorisé le développement d'une forêt ombrophile tempérée où dominent les conifères : Thuja plicata, Tsuga heterophylla, et, plus au sud, Sequoia semper virens.
En Californie, une végétation particulière se rattache au type « méditerranéen », avec des étés secs et des hivers humides. De vastes surfaces sont couvertes d'une formation arbustive, le « chaparral », où l [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 8 pages
Écrit par :
- Marston BATES : professeur à l'université du Michigan, Ann Arbor, États-Unis
Classification
Autres références
« AMÉRIQUE » est également traité dans :
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
L'Amérique – ou, pour être plus précis, les Amériques – est constituée de trois ensembles présentant des différences marquées, tant dans leurs structures, héritées du passé géologique, que dans leurs géodynamiques actuelles : l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud sont clairement individualisées comme continents ; l'Amérique centrale et le domaine caraïbe, beaucoup plus complexes, font la liaison […] Lire la suite
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géographie
L'ensemble du continent américain représente 41 900 000 kilomètres carrés, soit 28,2 p. 100 des terres émergées. Il est à peu près équivalent à la masse des terres asiatiques (42 300 000 km2), quatre fois plus vaste que l'Europe jusqu'à l'Oural ; l'Afrique, enfin, ne représente que les trois quarts de sa superficie totale.La disposition territoriale permet de distinguer deux […] Lire la suite
AMÉRIQUE (Histoire) - Découverte
Étymologiquement le mot « Amérique » vient d'Amerigo, prénom de Vespucci. Il a été inventé par Martin Waldseemüller qui, dans sa Cosmographie (1507), proposa d'appeler Amérique la « quatrième partie du monde », prétendument découverte par le Florentin.La « découverte de l'Amérique » a été une œuvre collective. Qui peut savoir quel pêcheur anonyme est parvenu le premier sur les […] Lire la suite
AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique portugaise
Les Portugais ont découvert le Brésil parce que celui-ci était sur la route des Indes orientales.Au début, le bois brésil offrait beaucoup moins d'intérêt que les épices orientales.Mais, lorsque l'empire d'Orient s'effondra, le sucre brésilien devint la grande richesse du commerce portugais.Le « cycle » du sucre aboutit à la création d'une société patriarcale […] Lire la suite
AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique espagnole
C'est une expression relativement récente que celle d'« Amérique espagnole » pour désigner les domaines de la couronne de Castille dans le Nouveau Monde. Les Espagnols eux-mêmes n'ont longtemps parlé, officiellement, que des « Indes, îles et terres fermes de la mer Océane » (Indias, isl […] Lire la suite
AMAZONE, fleuve
Un peu plus long que le Nil, avec les 7 025 km de son cours, l'Amazone se place au premier rang, parmi les fleuves du monde, pour l'étendue de la superficie drainée : environ 6 millions de kilomètres carrés qui se répartissent sur six États d'Amérique latine. Sa supério rité est encore plus manifeste en ce qui concerne l'abondance de l'alimentation : le débit moyen à l'embouchure représente cinq f […] Lire la suite
AMÉRIQUE LATINE - Les religions afro-américaines
Les Africains conduits en esclavage en Amérique ont amené avec eux leurs croyances et leurs rites. Certes, en beaucoup de pays, au contact de civilisations différentes et de sociétés répressives, ces croyances et ces rites, après un moment de résistance (par exemple, en Argentine jusque vers le milieu du xix e siècle), ont fini par disparaître. Mais, là où les Noirs ont été particulièrement nomb […] Lire la suite
ARAUCANS
Araucan est un mot forgé au xvi e siècle par Ercilla, poète espagnol, à partir d'un nom de lieu indigène. Depuis lors, son usage s'est imposé en ethnologie pour désigner un ensemble de populations qui, parlant la même langue et culturellement apparentées, occupaient, à l'arrivée des conquistadores, le Chili central, du 30 e parallèle au golfe Corcovado, et se sont étendues vers le nord-ouest d […] Lire la suite
ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN
Dans le chapitre « Les Vikings » : […] À partir du ix e siècle, les Scandinaves prennent une place grandissante dans la navigation atlantique. Les rois du Vik – le golfe de Göteborg – ou Vikings, se lancent au loin sur des bateaux légers et rapides, les skeids , dont plusieurs exemplaires ont été retrouvés en parfait état dans les tombes de ces marins et ornent aujourd'hui les musées scandinaves. Montés sur ces barques, les Vikings je […] Lire la suite
AZTÈQUES
Quand les Espagnols abordèrent pour la première fois le continent américain, ils entendirent parler d'un empire tout-puissant, à la fois craint et haï, et qui tenait tous les peuples sous sa loi. Cet empire avait son centre « derrière les montagnes », dans la lointaine vallée de Mexico. C'est lui que les conquérants allaient combattre et détruire. Ils furent si impressionnés par sa puissance et s […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Marston BATES, « AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/amerique-structure-et-milieu-biogeographie/