ALIÉNATION MENTALE, histoire de la psychiatrie
ALIÉNATION
Dans le chapitre « Le mot français » : […] Il faut tenir compte d'un fait majeur : le terme français « aliénation » est, d'une part, un mot appartenant au fonds français, d'autre part, la traduction approchée d'un groupe de mots allemands qui véhiculent une tout autre tradition de pensée. Il importe donc d'isoler d'abord la fibre de sens qui est de notre fonds et de chercher le principe de limitation propre à cette tradition. La chose est […] […] Lire la suite
ALIÉNISME (histoire du concept)
Dans le chapitre « De la « manie » à l'aliénation mentale » : […] Au début du xix e siècle, plusieurs auteurs européens ont publié dans leurs pays respectifs, sous des régimes politiques très différents, des ouvrages posant la question de savoir quel devrait être désormais le traitement médical de la folie : en Toscane, Vincenzo Chiarugi (1759-1820), en Savoie, Joseph Daquin (1732-1815), en France, Philippe Pinel (1745-1826) et, en Angleterre, Samuel Tuke (1784 […] […] Lire la suite
ASILE PSYCHIATRIQUE (histoire du concept)
Le terme asile vient du grec asulon qui signifie lieu inviolable ou encore refuge. Il désigne principalement les établissements où sont soignés les malades mentaux. Les premiers asiles ont vu le jour en France au début du xix e siècle. C'est le psychiatre français Esquirol, élève et disciple de Pinel, qui, dans son ouvrage présenté en 1819 au ministre de l'Intérieur, Des établissements des alié […] […] Lire la suite
DÉLIRE (histoire du concept)
Dans le chapitre « Caractères généraux » : […] Quels que soient la cause, le déterminisme et la structure des délires, certains traits communs les caractérisent, qui spécifient une catégorie de phénomènes dans l'ensemble des troubles psychiques : un homme ne reconnaît plus son entourage, a peur de serpents, s'agite et fuit par la fenêtre au lieu de prendre la porte ; tel autre, calme, digne, parle avec une lenteur condescendante à ses peuples […] […] Lire la suite
DÉMENCE
Dans le chapitre « Nosologie de la démence » : […] Dès le début du xix e siècle, Pinel tente de classer les diverses espèces d' aliénation et distingue la manie, « où la faculté de jugement subsiste souvent », de la démence, « débilité particulière des opérations de l'entendement et des actes de la volonté » où « la faculté de pensée est abolie ». Esquirol devait ultérieurement insister sur le caractère acquis des troubles démentiels, opposant a […] […] Lire la suite
ESQUIROL JEAN ÉTIENNE DOMINIQUE (1772-1840)
Psychiatre français originaire de Toulouse, où il fit ses études de théologie et de médecine, comme son maître Pinel, dont il devint l'élève, puis l'assistant à la Salpêtrière à Paris, avant de lui succéder à la tête de ce célèbre service en 1810. Esquirol perfectionna l'œuvre de son prédécesseur, tant en matière de nosologie que dans le domaine des traitements et de l'assistance aux aliénés, pour […] […] Lire la suite
EXPERTISE PSYCHIATRIQUE CIVILE ET PÉNALE
Dans le chapitre « L’expertise psychiatrique civile » : […] L’expert psychiatre peut être désigné en matière de réparation juridique d’un dommage corporel – le terme est trompeur, le dommage ne pouvant être que psychologique, comme les séquelles de victimes d’agressions de toutes sortes. Il est également sollicité par le juge aux affaires familiales lors de séparations conflictuelles et de désaccords sur la question de la garde des enfants. Ce champ est p […] […] Lire la suite
FALRET JEAN-PIERRE (1794-1870)
Un des grands aliénistes français du xix e siècle. Né à Marcillac-sur-Lot, élève au collège de Cahors, puis étudiant en médecine, d'abord à Montpellier, et, en 1811, à Paris, Jean-Pierre Falret fréquente en particulier l'hôpital de la Salpêtrière, où il connaît Pinel. Mais c'est Esquirol qui décide de sa carrière (comme de celles de ses contemporains F. Voisin, Calmeil, Bayle...). L'influence de […] […] Lire la suite
FOLIE (histoire du concept)
Dans le chapitre « Folie, déraison et société » : […] On distinguera donc en elle, comme le fait Michel Foucault dans son Histoire de la folie à l'âge classique , un double élément. Un élément tragique et un élément critique ou de contestation. Au cours de l'époque moderne, ces deux éléments iront en se séparant toujours davantage. Le premier aura du reste tendance à disparaître ou du moins à s'occulter. Il ne surgira plus qu'épisodiquement, mais ave […] […] Lire la suite
GEORGET ÉTIENNE JEAN (1795-1828)
Psychiatre français, élève d'Esquirol, dont il est l'assistant à l'hôpital de la Salpêtrière. Bien que Georget soit mort à trente-trois ans — de tuberculose pulmonaire —, son œuvre psychiatrique est considérable. Après un travail inspiré des recherches sur Bichat sur l'étude anatomique des aliénés décédés, il précise, dans son ouvrage De la folie (1820, rééd., Paris, 1972), le domaine de la psych […] […] Lire la suite
ISOLEMENT, psychiatrie
Dans le chapitre « L'époque des aliénistes » : […] La Révolution française va différencier l'insensé du prisonnier ordinaire. Le fou devient un malade qu'il faut traiter. Philippe Pinel, premier médecin aliéniste, libère bien les aliénés de leurs chaînes, mais il n'en supprime pas pour cela l'isolement et la contention. Pinel, et surtout son élève Esquirol, vont, au contraire, faire de l'isolement un des concepts centraux de leur théorie du « trai […] […] Lire la suite
KRAEPELIN EMIL (1856-1926)
Psychiatre allemand né à Neustrelitz (Mecklembourg), Kraepelin fut élève de Wundt et de Gudden. Professeur de psychiatrie à Dorpat en 1886, puis à Heidelberg en 1890, et enfin en 1903 à Munich, il dirigea pratiquement jusqu'à sa mort la Königlische Psychiatrische Klinik. Dans son enseignement et par les neuf éditions successives de son Traité de psychiatrie ( Psychiatrie : ein Lehrbuch für Studie […] […] Lire la suite
LASÈGUE ERNEST CHARLES (1816-1883)
Psychiatre et médecin français. Après avoir étudié la philosophie, qu'il enseigna comme professeur suppléant au lycée Louis-le-Grand à Paris, Lasègue commença ses études de médecine avec Claude Bernard et B. Morel, puis de psychiatrie à la Salpêtrière (en particulier avec J.-P. Falret). Devenu médecin des hôpitaux de Paris en 1854 et chargé d'un cours de clinique des maladies mentales en 1862, il […] […] Lire la suite
MAGNAN JACQUES JOSEPH VALENTIN (1835-1916)
Psychiatre français. Après des études de médecine à Montpellier et à Lyon, Magnan vient à Paris, où il est reçu au concours de l'internat des hôpitaux. Il y apprend la psychiatrie dans les services de Marce, Lucas, J.-P. Falret et Baillarger. Nommé « médecin interne » du tout nouveau service d'admission de l'hôpital Sainte-Anne, en 1867, il en devient le seul médecin en chef en 1879. Présenté en 1 […] […] Lire la suite
MALADIES MENTALES
Dans le chapitre « Le sort des malades mentaux avant le XXe siècle » : […] Le malade mental, par la mise en question de la réalité commune à laquelle il se livre, par les comportements imprévisibles et les transgressions à la règle qu'il se permet, peut provoquer des réactions de rejet. Dans une société où la personnalité humaine est mal individualisée, cette réaction se traduit tout simplement par l' exclusion, qu'il s'agisse d'un abandon rituel ou d'une mise à mort. Au […] […] Lire la suite
MOREAU DE TOURS JACQUES (1804-1884)
Psychiatre français. Moreau fit ses études de médecine à Tours puis à Paris, où il apprit la psychiatrie dans le service d'Esquirol dont il fut l'interne. Il soutient sa thèse en 1830 sur « L'Influence du physique relativement au désordre des facultés intellectuelles et en particulier dans cette variété de délire désignée par M. Esquirol sous le nom de monomanie ». Après un voyage de trois ans en […] […] Lire la suite
MOREL BENEDICT AUGUSTIN (1809-1873)
Psychiatre français. Après des études classiques et religieuses à Luxembourg, Morel commence sa médecine à Paris, où il a comme condisciples Claude Bernard et Ernest Lasègue. Il apprend la psychiatrie avec J.-P. Falret et G. Ferrus. Il est nommé médecin-chef de l'asile de Maréville près de Nancy en 1848, puis de l'asile de Saint-Yon près de Rouen en 1856. Surtout célèbre par son Traité des dégéné […] […] Lire la suite
PINEL PHILIPPE (1745-1826)
Aliéniste français à qui est attribuée la « libération », sous la Révolution, des malades à l'intérieur des asiles. Après des études classiques au collège de Lavaur (Tarn) puis ecclésiastiques au collège de l'Esquille à Toulouse, Pinel quitte la soutane pour préparer dans cette ville son doctorat de médecine, auquel il est reçu en 1773. L'année suivante, il part pour Montpellier où il sympathise a […] […] Lire la suite
PSYCHIATRIE
Dans le chapitre « Les conditions de la médicalisation » : […] La prise en compte médicale de tout un ensemble de phénomènes, jusque-là dispersés entre la religion, la sorcellerie, la pratique de la « question préalable », les établissements de l'Hôtel-Dieu et de la Salpêtrière, date, indiscutablement, du dernier tiers du siècle des Lumières. La société de Grand Siècle, puis de la Régence, s'était donné les moyens de mettre hors d'état de la gêner les déviant […] […] Lire la suite
TEST DE RORSCHACH
À partir d'une série de figures formées par des taches d'encre, Hermann Rorschach (1884-1922) a conçu le test de personnalité le plus utilisé par les psychologues et qui fait l'objet du plus grand nombre de publications internationales (20 000 au cours des vingt dernières années). Ce test constitue un paradigme de la psychologie projective. Hermann Rorschach vécut au nord-est de la Suisse alémaniq […] […] Lire la suite
TRAITÉ MÉDICO-PHILOSOPHIQUE SUR L'ALIÉNATION MENTALE OU LA MANIE, Philippe Pinel Fiche de lecture
La parution en l'an IX de la République (septembre 1800) du Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale ou la manie de Philippe Pinel (1745-1826) représente une révolution épistémologique qui date la naissance de la psychiatrie, en raison des contextes socio-politique et scientifico-culturel qui l'entourent. La carrière de Pinel, docteur de la faculté de Toulouse monté à Paris en 1778, n […] […] Lire la suite