AIMANTS

Matériaux à aimants permanents

Parmi les différentes méthodes de classement que l'on peut adopter pour exposer les propriétés des nombreux matériaux à aimants permanents, la plus naturelle est de former des groupes basés sur l'origine de l'hystérésis magnétique et sur la valeur du champ coercitif d'induction. Le classement ainsi établi correspond à des modes de préparation et à des propriétés physiques et mécaniques assez bien caractérisés. On distinguera alors :

– les aciers à durcissement par trempe ;

– les alliages à durcissement par précipitation ;

– les alliages à durcissement par diffusion ;

– les alliages à durcissement par réaction désordre-ordre ;

– les aimants à base de poudres.

Les aciers à durcissement par trempe

Si la « pierre d'aimant », une variété de la magnétite Fe3O4, est un aimant naturel connu depuis la plus haute antiquité, les aimants artificiels les plus anciens sont les aciers au carbone trempés. Au cours de la trempe, l'austénite est transformée en martensite et cette structure, à cause de la distribution irrégulière des atomes de carbone dans les interstices du réseau, présente un état de tension et un fort degré d'hétérogénéité conférant le champ coercitif.

Systèmes international et électropratique

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Le système international d'unités est le seul légal et obligatoire. Cependant l'usage dans…

Les propriétés magnétiques des aciers sont fortement accrues par addition de tungstène (jusqu'à 6 p. 100), de chrome (jusqu'à 6 p. 100), de cobalt (jusqu'à 40 p. 100). Elles restent cependant limitées : Br < 1 tesla, Hc < 19 900 A ( m-1, (BH)max < 7 957 T ( A ( m-1.

Ces matériaux ont été les seuls qui aient existé pendant plus d'un siècle. Ils sont complètement abandonnés de nos jours à cause, d'une part, de leurs performances magnétiques faibles et, d'autre part, de leur instabilité : ils ne supportent pas les élévations de température et, même à température ambiante, ils se désaimantent au cours du temps par suite de la lente décomposition de la martensite.

Les alliages à durcissement par précipitation

En 1931-1932, Seljesatek, Rogers, Köster ont suggéré que le phénomène de précipitation d'une seconde phase à partir d'une solution sursaturée pouvait être utilisé pour conférer une grande dureté magnétique à certains alliages. Effectivement, des matériaux de ce type ont été commercialisés à partir des systèmes métalliques suivants :

– argent-manganèse-aluminium (1931) ou silmanal ;

– fer-molybdène-cobalt (1932) donnant le remalloy (ou comalloy) ;

– cuivre-nickel-fer (1935) donnant les cunife I et II ;

– cuivre-nickel-cobalt (1938) donnant les cunico I et II ;

– fer-cobalt-vanadium (1940) donnant les vicalloy I et II.

Ces alliages se prêtent tous à l'usinage ; ils sont en effet malléables et ductiles ; on peut les mettre en forme à froid ou à chaud par laminage ou étirage et obtenir des bandes ou des fils dans lesquels sont découpés les aimants.

Alliages à durcissement par précipitation

Alliages à durcissement par précipitation

Alliages à durcissement par précipitation

Propriétés des alliages à durcissement par précipitation.

Leur mode de préparation consiste à fondre les métaux en un lingot que l'on porte à une température d'homogénéisation supérieure à 1 000 0C et que l'on trempe à cette température. Le lingot est alors soumis soit à un traitement mécanique suivi d'un revenu, soit à un revenu suivi d'un traitement mécanique et d'un second revenu. Le revenu a pour effet de précipiter la seconde phase cependant que le traitement mécanique induit un état de tension favorable à l'accroissement de l'hystérésis magnétique. Les propriétés magnétiques sont fonction du taux de réduction au cours des opérations mécaniques.

Signalons que le vicalloy II, contenant en poids 13 p. 100 de vanadium, est rendu anisotrope par laminage à froid, le degré d'anisotropie et les valeurs magnétiques étant fonction du taux de réduction en section. Les cunife sont également anisotropes.

Les alliages[...]

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Écrit par

  • Roger FONTAINE : ingénieur, chef de département à la Société d'études et de recherches magnétiques

Classification

Pour citer cet article

Roger FONTAINE, « AIMANTS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

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Le physicien français Louis Néel, en 1970, lors du banquet qui suit la remise du prix Nobel qui lui…

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Un aimant, situé sous un plan où repose de la limaille de fer, oriente toutes les particules…

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Matériau ferromagnétique aimanté.

Autres références

  • BISMUTH

    • Écrit par Anne-Marie TRISTANT
    • 2 936 mots
    • 4 médias
    Alliages pour aimants permanents : certains ont d'intéressantes performances, tel l'alliage de manganèse et de bismuth Mn-Bi, qui résiste dix fois mieux à la démagnétisation que ses concurrents, ce qui permet son emploi dans des appareils de mesure très précis.
  • COBALT

    • Écrit par Jean AMIEL
    • 2 969 mots
    • 3 médias
    De nombreux alliages de cobalt sont utilisés depuis 1916 dans des aimants permanents (Alnico et Cunico). Ils sont caractérisés par une induction rémanente et un champ coercitif élevés. D'autres alliages ont une perméabilité magnétique élevée : ils atteignent de grandes intensités d'aimantation pour des...
  • ÉLECTRICITÉ - Lois et applications

    • Écrit par Jean-Marie DONNINI, Lucien QUARANTA
    • 4 773 mots
    • 8 médias
    Certains matériaux ferromagnétiques conservent leur aimantation lorsqu'on supprime le champ excitateur (effet d'hystérésis). Ils constituent les aimants permanents : ils produisent un champ magnétique et exercent entre eux des forces d'attraction ou de répulsion analogues aux effets que produiraient...
  • EXPÉRIENCE D'OERSTED

    • Écrit par Cyril VERDET
    • 1 036 mots

    Le chimiste et physicien danois Hans Christian Œrsted (1777-1851) publie, le 21 juillet 1820, le compte rendu de ses observations portant sur la déviation d’une aiguille aimantée sous l’action d’un fil électrique parcouru par un courant et placé à proximité. C’est à partir de cette expérience établissant...

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Voir aussi