Infigurable
- Adjectif singulier invariant en genre
Définition
- qu'on ne peut pas représenter ou se figurer
"infigurable" dans l'encyclopédie
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PASCAL ET PORT-ROYAL (L. Marin)
- Écrit par Daniel OSTER
- 8 345 mots
Le Moi comme le paysage sont des irreprésentables ; au fond de chaque homme il y a un infigurable. Voilà pourquoi l'esthétique janséniste, telle que l'étudie Marin à partir de la Sainte Face, telle qu'elle s'imprime sur le voile de Véronique, et des commentaires de Nicole, ne peut rien fonder sur l'art du portrait si celui-ci, comme il apparaît dans les Véronique de Philippe de Champaigne, ne met pas en œuvre « toutes les procédures d'annulation de la représentation », de sorte que la Sainte Face ne soit pas représentée mais « se présente ».
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DEBRÉ OLIVIER (1920-1999)
- Écrit par Philippe BOUCHET
- 4 424 mots
Sa démarche lui est dictée par sa volonté de présenter une nouvelle vision du monde, devenu infigurable, avec des signes qu'il imagine pour rendre manifeste l'insupportable dans une série de tableaux intitulés Le Mort et l'assassin, L'Otage, Le Sourire sadique, Le Nazi et l'otage. Les Signes-personnages, qu'il entreprend à partir de 1949, semblent traduire, au travers de la figure de l'homme debout, sa croyance – ou son doute – en l'humanité.
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BOUDDHISME (Arts et architecture) Représentations des Bodhisattva
- Écrit par Bruno DAGENS
- 8 251 mots
- 2 médias
Les premiers imagiers, pour qui le Buddha est infigurable, nous montrent l'éléphant sous les traits duquel le Bodhisattva pénètre dans le sein de sa mère, mais dès sa naissance ne le représentent plus que par des signes (lotus nés sous ses pas, cheval qu'il monte, charrue qui suscite sa première méditation, etc.). L'invention des images du Buddha s'accompagne de celle des images du Bodhisattva : une protubérance crânienne (uṣṇīṣa) et parfois un nimbe rappellent qu'il est déjà le « grand homme » (mahāpuruṣa) reconnu par un devin à la veille de sa naissance.
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BOUDDHISME (Arts et architecture) Représentations du Buddha
- Écrit par Bruno DAGENS
- 15 627 mots
- 8 médias
La reproduction de ces symboles, multipliés et normalisés, marque le premier stade de l'iconographie du Buddha, paradoxal puisque sans image de l'infigurable. Mise en œuvre à Bhārhut (milieu du iie siècle avant notre ère), cette iconographie se développe à Bodhgayā puis à Sāñcī (aux environs de notre ère) et atteint son sommet beaucoup plus tard à Amarāvatī (iie siècle de notre ère), alors que l'Inde du Nord multiplie déjà les images du Buddha.
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MAL
- Écrit par Étienne BORNE
- 28 721 mots
Ainsi, l'interrogation reste béante et la possibilité est maintenue que le destin, c'est-à-dire l'infigurable, l'inéluctable, l'inscrutable, soit la parabole de la mort qui rend tout tumulte humain « au silence pareil ». Le mal comme défi à la raison Mythologies et poétiques ne sauraient donc être rejetées hors de la pensée, puisque le langage de l'imaginaire cache et révèle un métalangage, qui vient d'être sommairement déchiffré et qui formule le problème dans sa rigueur abstraite ; le mal sous toutes ses formes, malheur irréparable, crime inexpiable, contradiction des valeurs, fatalité de la mort qui – summum jus et summa injuria – égalise toutes les inégalités, ce mal ne devrait pas être, et cependant il ravage l'existence.