Abhumanisme
- Nom masculin singulier
Définition
- en philosophie, mouvement créé par Jacques Audiberti et Camille Bryen, refusant de donner la primauté à l'homme dans l'univers
"abhumanisme" dans l'encyclopédie
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AUDIBERTI JACQUES (1899-1965)
- Écrit par Jacques BENS
- 7 061 mots
Vers la fin des années quarante, Audiberti et son ami Camille Bryen inventèrent une nouvelle philosophie, qu'ils appelèrent abhumanisme, et qu'ils développèrent notamment dans L'Ouvre-boîte, traité dialogué en commun (1952). L'abhumanisme admet que l'homme n'est pas au centre de l'univers, mais un de ses éléments (le plus actif, sans doute). L'abhumanisme peut ne modifier en rien la façon que l'on a de vivre, mais il réforme fondamentalement, et dans le sens d'un scepticisme pessimiste, les jugements que l'on porte sur le monde et sur les actions des hommes.
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JOPPOLO BENIAMINO (1906-1963)
- Écrit par Giovanni IOPPOLO
- 2 134 mots
Inspiré par un mot d'Audiberti, Joppolo publie, en 1951, l'Abumanesimo, dans lequel il ébauche une critique des idéologies, qu'Audiberti approfondit en 1955 dans L'Abhumanisme. En 1954, il s'installe à Paris où il peint en participant aux expositions européennes du Spatializmo, écrit pour des quotidiens italiens et rédige plus de trente pièces de théâtre, dont I Carabinieri, version définitive d'un canevas de 1949, représentée à Paris et à Spolète et adaptée sous ce même titre pour le cinéma par Jean-Luc Godard (1962).
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CAMPANA DINO (1885-1932)
- Écrit par Jean-Charles VEGLIANTE
- 6 084 mots
La voix poétique, ici, annonce des formes modernes d'abhumanisme (Audiberti, Joppolo) plutôt qu'elle n'évoque l'illusion contemporaine des mythes anciens ou de caricatures du « surhomme ». Les Chants de Campana dépassent non seulement les données de la déception et de l'élégie traditionnelles depuis le xixe siècle, mais celles de la création humaniste tout court, dont sont niées en particulier les coordonnées fondamentales de l'espace-temps.
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BRYEN CAMILLE (1907-1977)
- Écrit par René PASSERON
- 6 177 mots
Son goût des idées (et des mots) est tel que vers 1952, avec Audiberti, il se fera le zélateur de « l'abhumanisme », dans L'Œuvre-boîte (éd. Gallimard). En fait, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Bryen se place parmi les promoteurs de l'abstraction lyrique et de l'art dit informel. Sa visite aux Nympheas de Monet, en 1946 à l'Orangerie, est un événement décisif pour la suite de son œuvre.